samedi 25 avril 2015

La préhistoire, c'est maintenant !

Que faisaient nos ancêtres homo sapiens du paléolithique moyen ? Ils chassaient pour manger, se battaient pour se défendre et se reproduisaient, selon le seul et unique destin en cours dans le monde du vivant ; mais, parfois, les plus doués décoraient les cavernes où ils vivaient de dessins et de gravures représentant, pour l'essentiel, le bestiaire de ces temps lointains aujourd'hui disparu.



La fresque des lionnes et des bisons - Grotte Chauvet - Vallon-Pont d'Arc - Ardèche

36.000 et quelques années plus tard, les homo sapiens, ne chassent plus pour se nourrir, mais massacrent les autres espèces sur terre et sur mer, ne se battent plus pour se défendre mais au nom de leurs idéologies ou de leurs dieux  et se reproduisent dans la déraison, indéfiniment plus que leurs lointains aïeux cro-magnon ; quant à graver et dessiner sur les parois de leurs habitats, c'est très récemment qu'une mode a restauré l'art pariétal au rang de fait de société sous la forme de tags et de graffitis bombés, parfois sauvagement, sur les espaces vacants ou abandonnés de nos cités.



Comme un poisson dans l'eau - Rue du Petit Saint-Jean - Marseille



Fresque aux chevaux et aux rhinocéros laineux - Grotte Chauvet - Vallon-Pont-d'Arc - Ardèche




Ce qui frappe lorsqu'on sait que 36.000 ans séparent les peintures rupestres de la grotte Chauvet  des graffitis tracés à la bombe aérosol sur les murs d'un parking désaffecté au coeur de Marseille, c'est de constater une étrange et troublante proximité d'artistes qui auront vécu à 360 siècles d'écart!




Chikobrum - Quartier des Chartreux - Marseille



Détail de la fresque aux lionnes - Grotte Chauvet - Vallon-Pont-d'Arc - Ardèche



Tag square de la Bourse-Canebière - Marseille



Combat de rhinocéros laineux (détail) - Grotte Chauvet - Vallon-Pont-d'Arc - Ardèche



Comme un poisson dans l'eau - Rue du Petit Saint-Jean - Marseille


Main négative - Grotte Chauvet - Vallon-Pont-d'Arc - Ardèche

La plus troublante image parmi les centaines que contient cette grotte extraordinaire : la main probable de l'auteur par lui-même, réalisée selon  la technique de l'aérographe : de la couleur projetée avec la bouche directement ou à l'aide d'un tube végétal sur l'une de ses mains plaquée sur la paroi rocheuse comme un pochoir.
Il existe d'autres traces de mains dans cette grotte, comme ailleurs dans le monde des cavernes ornées, à peu près les seules représentations anatomiques humaines, alors qu'abondent celles des animaux que ces hommes avaient l'habitude de côtoyer dans leur environnement, soit pour s'en protéger, soit pour s'en nourrir et en utiliser toutes les ressources, os pour les outils, peaux pour s'en vêtir ou comme protection contre le froid et les éléments.



Moulage endocrânien pratiqué par un équipe de chercheurs français du C.N.R.S. après avoir scanné le crâne de l'homo-sapiens "baptisé" Cro-Magnon, du nom de la cavité éponyme située aux Eyzies-de-Tayac dans la Dordogne où il fut trouvé en 1868. Daté d'environ 35.000 ans, il serait donc très antérieur à la grotte de Lascaux toute proche et à ses occupants qui laissèrent d'autres chefs-d'oeuvre de l'art rupestre vieux "d'à peine" si l'on peut dire 17.000 ans.
Curieusement et tant pis pour notre ego d'humains du XXIème siècle, le volume de ce crâne serait de 15 à 20% supérieur à celui de nos contemporains, A méditer !

1 commentaire:

  1. manifestement l'homme ne résiste pas à laisser sa trace sur les murs de sa maison. Intemporalité bien vue très bien exprimée par cette série en alternance.

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